mardi 2 avril 2013

Mémoires du passé {Chapitre 2}





On a tous pensé que papa avait été muté dans un autre pays, mais la raison de notre départ était tout autre. En effet, il était le cadet d’une famille aisée et influente dans le milieu des affaires en Côte d’ Ivoire. Etant son pays d’origine, il avait décidé d’y effectuer de nombreux investissements pour d’après lui assurer notre avenir. Il y avait une part de vérité dans ce qu’il disait, sauf qu’il fallait reconnaitre que la recherche effrénée du profit était son motivateur premier.
Le voyage avait pris plus de temps que prévu à s’organiser. C’est donc le 02 Octobre que nous quittions Paris. Je laissai derrière moi mes amis, mes joies, mes peines. Le vol se passa sans encombre. Arrivé à l’aéroport International Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, la chaleur qui nous accueillit était indescriptible. Il faisait si chaud qu’il m’était difficile de respirer correctement. L’air était lourd. On passa les formalités d’immigrations assez rapidement vu qu’on possédait la double nationalité. Une luxueuse voiture nous attendait déjà devant l’aéroport, on s’y installa et elle s’engouffra dans les rues lumineuses et animées d’Abidjan. C’était la première fois que je venais en Côte d’Ivoire. J’étais émerveillée par toute cette ambiance. J’imaginais déjà tout ce que je pouvais faire ici.
Notre nouvelle maison se situait dans la commune de Cocody. Elle était immense, contrairement à notre appartement de Paris. Elle comportait deux niveaux et un immense jardin avec piscine. Dans l’entrée, l’attention se portait directement sur un lustre en Crystal assez imposant suspendu au plafond. Le rez-de-chaussée était composé de trois salons, d’une salle à manger et d’une très grande cuisine ; pour le plus grand bonheur de ma mère.
Le premier étage était destiné à la famille. Il y avait quatre chambres et un salon privé. Dans le jardin, d’abord sur la terrasse, on pouvait trouver une salle à manger en rotin et un salon du même matériau, sûrement destiné aux week-ends en famille. Des dépendances avaient été construites pour les invités potentiels. On pouvait voir à quel point l’accent avait été mis sur le confort pour satisfaire nos hôtes. Ils avaient même leur propre salon !
La nuit fut longue, et même très longue. J’avais du mal à m’endormir. Je repensais aux récents évènements et j’appréhendais d’être inscrite dans une nouvelle école ou je ne connaissais personne. En plus, je devais reprendre mon année vu que je n’avais pas terminé les cours. Mon frère et moi serions alors au même niveau, puisqu’il avait une année de retard.
Ce qui me rassurait, c’est que j’en étais à ma dernière année de lycée et je pourrai très vite retournée à Paris pour mon cursus universitaire.
Le réveil fut assez difficile pour moi. Je suis donc restée au lit jusqu'à 14h. Quand je descendis, je vis une jeune femme d’environ mon âge. Elle devait sans doute être une aide ménagère, vu son uniforme.
-Bonjour petite patronne, me fit-elle.
Son expression me fit rire, je trouvais ça bizarre.
-Moi c’est Jazmine, lui lançai-je en lui tendant la main. Elle me scruta quelques secondes incrédule, avant de me sourire. Je me suis dis qu’elle se gênait surement.
-Vous ne savez pas ou sont mes parents et mon frère ?
-Monsieur et Madame sont sorti ce matin, votre frère est à la piscine.
-Ok je vais aller le voir.
-Bien madame.
-Ne m’appelez pas comme ça, Jazmine suffira, dis-je en souriant avant de la quitter.
Stéphane était effectivement au bord de la piscine. Je ne savais pas s’il cherchait à bronzer, mais je le trouvais assez foncé à mon goût.
-Bonjour petit frère !
-Ca va mon cœur ? dit-il en me faisant un bisou.
Stéphane et moi sommes très proches. On ne faisait rien sans l’autre. On s’adorait littéralement. On nous a souvent pris pour un couple.
-Je sort un peut, lui dis-je.
-Tu veux que je t’accompagne ? m’interrogea-t-il.
-Non ça ira, je préfère être seule.
-Ne reste pas trop longtemps alors.
Je franchissais le portail de la maison et me retrouvais en face d’un monde inconnu. Le quartier où nous vivions était très calme. Les maisons étaient toutes plus grandes les unes que les autres. On pouvait voir ça et là, des nounous qui promenaient les enfants de leurs patrons. Elles arboraient fièrement leurs uniformes, roses pour certaines et bleus à carreaux pour les autres. Au centre de la cité, il y avait un grand jardin, avec des installations pour les promeneurs et une aire de jeu pour les enfants. Elle était constituée de toboggans, de balançoires et d’autres attractions dont j’ignorais le nom. Je me disais que la vie ici devait être paisible. Quand tout à coup j’entendis le vrombissement d’une moto et une voix qui me criait : «  DEGAGER LE PASSAGE !! » d’un air féroce.

{Qui est ce semeur de trouble ?}

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